Traduction ou transcription de document FALC : quelle est la bonne méthode ?

Vous avez un texte ou un document, dont vous voulez obtenir une version FALC. Faut-il pour cela passer par une traduction FALC, une adaptation en FALC, ou une transcription en FALC ? Quelle est la méthode la plus éprouvée ou reconnue quand on parle de facile à lire et à comprendre ? La question est légitime, mais la réponse moins évidente qu’il n’y paraît.

On pourrait penser que c’est un débat d’intellectuels. Juste une question de vocabulaire, du genre qui s’écarte facilement… car ce qui compte, c’est le résultat. Et la relecture et validation finale, bien sûr, par des personnes en situation de handicap (mental). Mais traduire ou transcrire ne sont finalement pas les mêmes missions. Adapter ou localiser, réécrire, tous ces mots recouvrent en fait un travail et des choix très différents lorsqu’on se retrouve avec un document à « falquer » entre les mains. 

C’est pourquoi on fait le point ici sur les différences entre traduction, adaptation, transcription falc et autres subtilités du métier, pour faire enfin les bons choix au moment de faire du facile à lire et à comprendre.  

Traduction, transcription, adaptation, révision… un mot, un concept

Le débat ne date pas de ce midi… Une bonne traduction est-elle une adaptation ? Une transposition ne trahit-elle pas totalement le message ou l’œuvre originale ? Dans le monde de la littérature et des idées, la traduction est un sujet délicat. L’un des dictons les plus célèbres du genre est italien : « traduttore, traditore » (soit littéralement « traducteur, traitre » ou, plus romancé : « toute traduction est trahison »).

Hors de l’univers purement artistique, ces spécificités ont toujours du sens. Quand on parle de facile à lire et à comprendre, les subtilités entre traduction et adaptation sont assez importantes pour qu’un travail fonctionne… et pas l’autre !

Qu’est-ce qu’une traduction : définition

La traduction, c’est passer un contenu d’une langue à une autre.

Mais encore ?

C’est un exercice un brin différent selon le milieu auquel on l’applique. Par exemple :

–        Dans le milieu littéraire, artistique, traduire veut toujours dire faire des choix esthétiques et, donc, souvent subjectifs, personnels.

–        Dans les domaines techniques (sciences, politiques, etc.), le traducteur ou la traductrice fait attention à respecter exactement l’information, le vocabulaire technique et le message précis. 

Mais en général, la version d’arrivée doit ressembler à la version de départ. C’est-à-dire qu’on a maintenu le style, les images, etc., autant que possible.

Ce qui veut dire qu’on ne peut pas, techniquement, traduire un texte en FALC.

Puisque, par définition, le FALC ne s’embarrasse pas de niveau de langue et de figures. Ce qui compte, c’est le sens. Ce qui compte, c’est ce que les lecteurs et lectrices doivent faire, savoir ou retenir.

 Une variante moderne : connaissez-vous la localisation ?

Rien à voir avec les données GPS de votre restaurant préféré. La localisation, c’est la démarche qui consiste à situer un contenu dans un contexte géographique et culturel spécifique. 

Dans le monde de la publicité, par exemple, on s’est rendu compte très tôt qu’une blague ou une référence culturelle fonctionnait très bien dans un pays mais pas dans un autre. C’est pour ça que, depuis des années, les équipes de marketing internationales recherchent des « localisateurs » talentueux, qui savent non seulement traduire le contenu de leur marque dans une autre langue mais, surtout, localiser le message ou la référence pour qu’elle soit bien adaptée à la culture qui la recevra (et pas juste à sa langue).

Pour l’anecdote, ces trois marques de voitures (Dodge / American Motors, Ford et Mitsubishi) ont dû modifier les noms de leurs modèles en réalisant qu’elles ne se vendaient pas du tout sur certains marchés… La « Matador » ne convainquait pas en Amérique latine, où une publicité pour « La voiture qui tue » avait peu de chances de faire fureur ; pas plus que la « Pajero » de Mitsubishi, qui désigne directement la masturbation en espagnol ; ou enfin la Ford « Pinto » qui ne prenait pas au Brésil, où son nom voulait dire « tout petit pénis ».

Peut-on parler de transposition en FALC ?

Vous avez peut-être aussi déjà utilisé ce mot dans un contexte lié au FALC (ou français simplifié, langage clair, etc.).

En général, on parle plutôt de transposition lorsqu’on change de support. Par exemple, quand on transpose un livre (comme un roman ou une pièce de théâtre) au cinéma ou à la radio. On modifie la forme une ou plusieurs fois (scénario, pellicule, son…).

On peut aussi transposer un rapport scientifique en version graphique ou en animé, par exemple, pour le rendre accessible.

En transposant, on perd forcément des subtilités de la version originale, pour en créer d’autres liées à la forme d’arrivée. Mais on s’attache généralement à rester fidèle au document de départ.

Ce n’est donc pas la méthode la plus pratiquée dans le passage au FALC.  

Transcription FALC : la bonne définition ?

Transcrire, c’est reporter. On ne parle pas de passer d’une langue à une autre, mais d’un langage à un autre. Par exemple, du langage oral au langage écrit (comme transcrire une réunion ou une conférence en direct,) ou d’un son à une partition.

On peut aussi parler de transcription pour passer d’un message codé à un message en clair.

Dans une certaine mesure, on pourrait donc penser que c’est le bon exercice quand on passe d’un document « classique » à sa version FALC.

Mais c’est faire abstraction d’un point capital : le facteur humain. La transcription peut être mécanique. Une IA peut transcrire du code, un rapport dans un langage plus clair. L’intelligence artificielle, surtout grâce au nouveau système neuronal, fait aujourd’hui des merveilles dans la traduction et la transcription.

Mais on met alors de côté l’interprétation. Or, l’interprétation, c’est la variable humaine. Le pas en arrière qui permet d’ajuster sa vue à celle de l’autre… et donc de vérifier que ce qu’on dit, redit, réécrit, est compréhensible à l’arrivée, par le public que je vise. C’est ce travail qui permet d’identifier ce qui est essentiel pour un public-cible et lui proposer ensuite un ordre de lecture cohérent.

Image décorative : illustration d'un robot qui parle devant une assemblée d'homme sérieux et s'apprête à faire une blague mal placée...
Image générée avec l’aide d’une intelligence artificielle.

Adaptation, le mot magique ? 

Adapter, c’est transformer un document plus profondément que quand on le traduit.

C’est déjà interpréter quelque chose – et donc poser le filtre de notre propre lecture. C’est ainsi commencer à glisser un peu de soi dans ce qui est dit ou montré.

Pour certaines écoles et ateliers de traduction, adapter c’est mettre son ego en avant. C’est se faire un peu auteur à côté de l’auteur. 

Peut-on faire une bonne adaptation FALC ?

L’adaptation est justement ce qui correspond le mieux au FALC !

Quand on rédige en facile à lire et à comprendre, on assume dès le départ qu’on perdra l’identité originelle du document. Ce qui nous intéresse, c’est le fond. Rendre le message audible, lisible et, surtout, compréhensible. On accepte donc de modifier le transmetteur, la langue ou la forme, pour se concentrer sur l’accessibilité.

En revanche, à la différence d’un travail d’adaptation littéraire, on va s’attacher à ne rien mettre de soi dans la version FALC. Ou le moins possible.

L’interprétation personnelle est importante dans un seul objectif : la compréhension totale du message par le public destinataire. Ce n’est donc pas mon filtre qui compte, mais celui du sens et de la clarté.

Point vocabulaire : certains parlent aussi de « réécriture » pour ce travail spécifique, appliqué à des œuvres littéraires classiques (théâtre, roman, nouvelles). C’est par exemple le cas des auteurs et autrices de Kilema, à retrouver ici, ou en interview ici.

Bien choisir sa mission : comment bien rédiger en FALC ? 

Pour s’assurer de ne pas faire de la traduction, transcription, transposition trop personnelle, mais bien un document FALC, on peut suivre quelques règles essentielles.

Par exemple, 3 conseils pour bien travailler sur un document écrit :

–        Découper le document par idées, les trier et les résumer en quelques mots, quelques phrases (pour moi) pour voir si je les ai bien comprises.

–        Souligner les passages qui sont moins clairs pour moi – dans un premier temps – et donc pour le lecteur ou la lectrice. Il faudra ajouter des exemples, des illustrations (peut-être visuelles, avec des pictogrammes) pour renforcer la compréhension.

–        M’entraîner à raccourcir au maximum les phrases qui peuvent être raccourcies. Faire un travail de simplification grammaticale en suivant la formule sujet + verbe + complément. S’il y a des incises (propositions subordonnées par exemple), mettre un point et séparer l’idée en faisant une autre phrase. En déconstruisant totalement la structure, on évite en grande partie de s’attacher au style.

 Sans oublier, enfin, que le travail n’est pas complet (donc pas FALC), s’il n’a pas été relu et validé par une personne en situation de handicap. Au-delà de la qualité de l’adaptation, le travailleur final donne toute sa valeur au document. 

Rassurez-vous, il nous arrive à toutes et tous, professionnels, formateurs et formatrices FALC, d’employer un mot plutôt qu’un autre dans nos communications quotidiennes – parfois par confort, par habitude ou par mimétisme. En revanche, le bon terme doit toujours être employé au moment de conseiller un client ou de réaliser un travail en FALC.

Pour suivre vous-même une formation au FALC, informez-vous ici

Pour faire adapter un document en FALC ou tout projet lié au FALC, contactez-nous ici.


Haut