Quand le langage clair associe communication, marketing et RSE 

Langage clair et RSE ?  
En matière de RSE, la tendance environnementale fait plus souvent parler d’elle que la responsabilité sociale (malgré sa place centrale dans l’acronyme !). Difficile de mesurer précisément l’impact des actions implémentées pour le bien-être des salariés ? De coter l’augmentation de la « QVT » ? Pas assez de retours des collaborateurs sur l’amélioration de la compliance ? La RSE souffre peut-être d’abord d’un problème de langue… Et si un langage clair pouvait à la fois pousser votre engagement social, améliorer votre communication et rendre visibles vos actions en interne comme à l’extérieur ? 

  

Communiquer clairement, une piste pour votre RSE  

Vos engagements sociaux et sociétaux au sein de l’entreprise passent peut-être par de bonnes pratiques managériales ? Plus de transparence ? Une meilleure intégration de vos salariés et collaborateurs aux processus internes ? Le point commun à toutes vos actions de RSE, c’est la façon dont vous allez communiquer autour. Quelle histoire allez-vous raconter ? Quel est votre storytelling ?  

Pour que vos actions soient visibles, encore faut-il qu’elles soient comprises.  

Êtes-vous sûr(e) que vos collaborateurs se félicitent d’avoir « boosté la performance opérationnelle » sur le dernier trimestre (et ce, même si vous le leur signalez) ? Avez-vous fait attention au langage technique qu’on utilise régulièrement entre initiés ? Il est partout :  

-       dans le vocabulaire interne 

-       dans les noms des projets 

-       dans le nom et le descriptif des missions 

Or, si ce jargon d’expert convient à une équipe de marketing et de communication, il reste hermétique à la quasi-totalité du reste de l’entreprise. Au mieux, vos collaborateurs se font une idée globale, un peu floue, de votre contenu. Difficile de se l’approprier et de gagner en autonomie dans ces conditions… Pour l’intégration, on repassera. Au pire, ils zappent carrément ces communications, car ils ne se sentent pas concernés.  

  

Un texte dans un langage peu clair n'est pas lu en RSE

Communiquer votre charte RSE : est-elle vraiment lisible ?  

Un arbre fait-il du bruit en tombant dans la forêt si aucune oreille n’est témoin de sa chute ?  

Votre politique RSE existe-t-elle vraiment si personne n’en entend parler ?  

La communication RSE est un atout dont on ne se passe (presque) plus. C’est à la fois la vitrine de vos engagements (à l’extérieur) et un vrai argument de motivation pour vos salariés.  

Ça l’est, toutefois, à condition que votre communication soit dans le juste alignement de vos valeurs. Vous voulez parler de votre démarche d’inclusion ? Restez dans la démarche jusqu’au bout…  

·      Vos collaborateurs vont lire votre charte RSE 

Votre entreprise s’engage à réduire son impact carbone, vous avez préparé une charte qui garantit le droit à la déconnexion, et vous avez pris tout un tas d’initiatives qui favorisent l’inclusion au sein de vos équipes ?  
D’abord, tout le monde ne le sait pas. Les premiers concernés ne sont pas forcément les mieux informés. Et ce, même si vous postez régulièrement vos intentions et vos actions sur vos réseaux sociaux ou le portail d’accueil de l’entreprise. Au-delà de la visibilité de vos publications, c’est l’accessibilité de l’information qui est en jeu.  

On le disait plus haut, le piège de la communication « bien ficelée », c’est qu’elle s’adresse d’abord… aux communicants bien formés. Or, si vous parlez de « compliance » et de « parties prenantes », de « scope » et même « d’inclusion »… vous risquez de perdre beaucoup de monde en route.  

Pour parler à tout le monde de vos actions et de leurs résultats, assurez-vous de parler… à tout le monde. Oubliez le jargon. Et si vous ne pouvez pas l’éviter, pensez à expliquer les termes tout de suite après, pour faciliter la compréhension immédiate. Ajoutez un glossaire à la fin si besoin (les deux sont complémentaires). Et illustrez dès que vous le pouvez. Une règle : l’illustration doit pouvoir se comprendre seule. Évitez de multiplier les graphiques, préférez retenir quelques mots simples, faites des phrases courtes. Il vaut mieux en dire moins et que tout soit compris, que vouloir en dire beaucoup et que personne ne vous lise. 

·      Et vos clients et prospects ? 

La même question se posera quand il s’agira de communiquer en externe sur votre RSE. À qui souhaitez-vous faire passer le message ? Visez-vous seulement les équipes de com et marketing de vos clients et prospects ? Ou cherchez-vous à atteindre aussi les postes de direction, de possibles collaborateurs à recruter, voire un public plus large ?  

Plus vous visez large, plus vous pouvez envisager de simplifier le message.  

  

Votre rapport RSE en storytelling clair 

Le rapport, c’est le document que personne ne lit. Tout bon communicant le sait. Management, direction, coordination des services, peu importe d’où il vient et à qui il est destiné, le rapport est indispensable mais malheureusement négligé à l’arrivée.  

Certaines « grandes » entreprises ont l’obligation de rédiger cette déclaration annuelle de performance extra-financière, d’autres s’y tiennent pour conserver un label ou dresser un bilan pour mieux avancer… Quoi qu’il en soit, c’est un travail fastidieux, qui a toutes les chances de rester lettre morte. Dommage ?  

Pourquoi ne lit-on pas vos rapports ?  

D’abord parce qu’ils sont souvent trop longs.  

Or, l’un des piliers de la rédaction claire, c’est de renoncer à « tout dire ». Il faudra donc sélectionner les informations essentielles. Vraiment essentielles. Si vous avez une obligation légale d’exhaustivité sur vos activités et engagements de RSE, vous allez nécessairement faire long. Et c’est là que vous perdez des chances d’être lus. En revanche, en créant une version plus courte et en langage clair, vous allez pouvoir diffuser plus globalement vos résultats. Et vous risquez même d’avoir des retours !   

Ensuite, parce qu’ils sont souvent pensés pour des personnes initiées. On en revient à cette question du jargon des experts, qui complique la compréhension. Mais pas que. Le défaut, quand on est habitué(e) à rédiger des rapports et des communiqués, c’est qu’on finit par oublier pour qui on les écrit. On utilise alors des phrases longues et des tournures complexes, qui nous semblent parfaitement naturelles, mais qui font buter la lecture très vite. Le genre de construction qui n’aurait pas passé l’antique test de lisibilité Flesch-Kincaid. Le genre de communication qui n’est pas claire, donc pas lue.  

(On vous en parlait aussi dans cet article sur les juristes qui manient une langue complexe mais pas accessible).  

Enfin, parce qu’ils dépendent aussi de toute la chaîne de communication que vous aviez mise en place au préalable. Si peu de collaborateurs ont compris ce que vous faisiez pour eux, il y a peu de chances qu’ils s’intéressent au décorticage des résultats. 

  

Au-delà du storytelling : l’inclusion, la vraie 

Si on parle beaucoup de stratégie de communication et de storytelling, l’inclusion est un vrai sujet de société. Une problématique, et pas un discours. Une problématique légale, par ailleurs, puisque tout employeur de plus de 20 salariés est tenu par le Code du Travail d’intégrer au moins 6% de personnes en situation de handicap.  

Or, l’inclusion au travail ne consiste pas seulement à recruter au-delà du handicap, mais à donner les mêmes chances et possibilités à la personne une fois à l’intérieur de l’entreprise. Cela peut passer par l’aménagement physique des locaux (rampes, ascenseurs, etc.), l’aménagement des postes de travail avec des logiciels d’aide à la lecture ou la rédaction de mails pour les personnes dyslexiques (handicap invisible), par exemple. Ou par l’engagement à garantir un même accès aux informations et communications qui circulent au sein de l’entreprise.  

Mails du CSE, annonces d’événements internes, comptes-rendus de réunions, règles de sécurité d’un bâtiment ou d’usage des machines, courriers administratifs et contrats… Prendre en compte l’intégralité des collaborateurs dans un maximum d’échanges, c’est aujourd’hui un pilier d’une bonne politique RSE.  

Langage clair dans la RSE, oui… abêtissement, non. 

Le moyen de passer vos contenus au filtre de la compréhension globale, c’est sans doute le langage clair. Un terme qui fait souvent peur (surtout aux experts dans leur domaine, qui ont peur de dénaturer leur matière, c’est normal). Or, quand on parle de langage clair, on ne parle pas de simplification à outrance, encore moins d’abêtissement du contenu ou de votre public. En clair, on ne prend pas le lecteur pour un imbécile ! Il s’agit de faire un pas vers lui, plutôt que de lui demander de faire un saut vers nous.  

Pour vous approprier l’outil, voici quelques règles du langage clair qui intègrent facilement une bonne politique RSE :  

  

Par ailleurs, pensez aussi à aérer votre texte. Préférez une police d’écriture bien lisible à une variante « fun » ou esthétique. Faites des listes à puces.  

Enfin, rédiger ou adapter un contenu en langage clair est aussi un excellent moyen de questionner le contenu. La cible reste votre lecteur, mais… et vous ?  
Ces concepts sont-ils vraiment tous clairs pour moi ? Suis-je capable de mes les expliquer facilement ? Si je ne le comprends pas moi-même, est-il vraiment nécessaire ?  

Langage clair et FALC : savoir faire la différence 

De plus en plus de managers entrent aujourd’hui dans la démarche du langage clair, voire du FALC. Le facile à lire et à comprendre est une méthode plus rigoureuse de travail d’un document, qui exige par la suite une relecture par des personnes en situation de handicap.  

Si vous souhaitez vous former au langage clair ou appliquer la démarche du FALC au sein de votre entreprise, contactez-nous ou consultez nos formations en ligne disponibles


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