Adapter votre texte en FALC : 3 erreurs à ne pas faire

Vous avez un document « important ». Pour différentes raisons et différents publics, vous devez le faire transcrire en FALC (facile à lire et à comprendre) et le rendre accessible au plus grand nombre. Jusque-là, tout va bien.

Favoriser l’accessibilité à vos documents. Vous faire comprendre de vos publics avec des difficultés de lecture ou d’accès à l’information… La démarche est bonne, l’intention aussi.

Vous vous demandez alors : combien de temps va-t-il falloir à votre transcripteur ou agence de transcription pour « falquer » votre contenu ? Devez-vous lui fournir plus d’informations ?

Une fois de plus, l’intention est bonne, mais c’est là que tout se joue.

Vous venez peut-être d’aborder cette démarche du passage au facile à lire et à comprendre comme une traduction. C’est justement ce qui fait que votre document risque d’être… intraduisible. Voici les trois erreurs que vous devez éviter de commettre, si vous voulez vous épargner du temps, de l’énergie et des allers-retours pesants entre hiérarchie, prestataires et clients.

1 – Simplifier le document à l’avance : comment bien vous y prendre

Vous avez déjà sélectionné le document que vous voulez faire transcrire. Qu’il s’agisse du règlement intérieur d’une association, des PV d’une assemblée générale, d’un communiqué important sur une action-clé de votre entreprise ou d’un manuel pour vous faire comprendre de vos usagers, il s’agit souvent d’une pièce conséquente – voire technique.

Vous maîtrisez votre sujet, mais pas le public que vous visez. Et vous pensez sans doute que la personne ou l’entreprise chargée de la version facile à lire et à comprendre n’est pas experte non plus dans votre domaine. C’est tout-à-fait juste, même si c’est aussi ce qui la rend d’autant plus légitime à travailler pour des publics en difficulté de compréhension.

Faisant ce constat, certaines personnes prennent parfois l’initiative de simplifier leur document en amont.

Où se cache l’erreur ?

L’idée est excellente ! Et, en effet, vous pouvez faire gagner du temps à tout le monde en écrémant un peu votre document.

Mais, à l’inverse, cette démarche peut aussi rallonger les choses et vous faire travailler pour rien… si vous vous attaquez à la forme plus qu’au contenu.

Comment le corriger : changez de lunettes !

Vouloir simplifier un texte est une bonne chose. C’est d’ailleurs, on le rappelle, l’objectif final de la version FALC que vous allez commander. La personne qui se chargera de la transcription facile à lire et à comprendre fera elle-même ce travail d’adaptation du vocabulaire, de la construction des phrases et du langage.

Mais simplifier un texte ne signifie pas juste passer de « grands mots » à un vocabulaire basique. Pour simplifier un texte, il faut en réalité changer de lunettes.

Écrire ou transcrire en FALC, c’est s’adresser à un public qui a peu de chances – si ce n’est aucune – de comprendre votre contenu tel quel. Si vous prenez la peine de faire transcrire votre texte, c’est que vous avez besoin de faire passer une information. Pas seulement des mots. Vous avez besoin que votre public puisse en faire quelque chose.

Or, la plupart du temps, en voulant simplifier les éléments de langage, on garde sur le nez les lunettes qui nous montrent l’habillage. On modifie les formules, on coupe ce qu’on considère comme superflu… Mais le texte n’en devient pas forcément plus simple pour autant !

Pour que votre effort porte ses fruits, imaginez plutôt que vous portez les mêmes lunettes que votre public. Relisez votre texte en pensant : « mon lecteur peut-il comprendre cette idée-là si je lui explique de cette manière ? A-t-il besoin de cette information ? Est-elle essentielle pour lui ? ».

2 – Travailler un document à plusieurs : oui, mais pas n’importe comment

Très souvent, les documents que nous adaptons en langage FALC (facile à lire et à comprendre) sont le fruit d’un travail collectif. Plusieurs mains y ont collaboré, ce qui peut signifier plusieurs choses, comme :

  • Des différences de style par endroits, si chacun a souhaité apporter sa touche personnelle ;
  • Des objectifs différents : si votre document réunit le travail de plusieurs services, tous n’ont pas forcément la même visée ni le même public ;
  • Une diversité de formats. Par exemple des graphiques abondants dans une partie du document et du texte de l’autre côté.

Par ailleurs, vous comptez peut-être impliquer toutes ces équipes dans le processus du passage au FALC, pour mieux anticiper la simplification de prochains travaux par exemple. 

Où est l’erreur ?

L’un des risques, à faire intervenir le collectif, est que chacun travaille sur sa propre version. Chacun avance de son côté, plutôt qu’ensemble. C’est souvent ce qui arrive quand on travaille à distance ou sans se réunir régulièrement pour vérifier que les objectifs et les moyens sont bien communs. Vous obtenez alors un document très disparate et donc plus compliqué à « falquer ».

Par ailleurs, si vos équipes ont travaillé sur ce document, elles auront sans doute l’impression que tout ce qu’elles y ont mis est important. Ce qui rend d’autant plus délicat (voire frustrant) le moment où il faut leur présenter une version très, très simplifiée.

Comment éviter cela

Ne renoncez surtout pas à travailler à plusieurs ! En revanche, assurez-vous à chaque étape que tout le monde avance avec les mêmes consignes.

Prévenez également chaque contributeur et contributrice que le document est destiné à passer en facile à lire et à comprendre. Ce qui veut dire que la forme changera énormément. En FALC, le style n’existe pas. Les infographies complexes non plus. Plus vous en parlerez en amont, mieux vous éviterez de froisser les sensibilités.

Enfin, si vous en avez l’occasion, une relecture commune vous permettra de filtrer et d’harmoniser le document. 

3 – Commander une « traduction FALC » (facile à lire et à comprendre)

Votre document est prêt, vous avez maintenant besoin d’une version FALC.

Très bien, mais ne tombez pas dans le panneau. Vous savez, ce panneau qui vous dit « par ici, traduction automatique » ?

Entre Google Translate, les IA et jusqu’au fameux Chat-GPT3, comment ne pas penser qu’il suffit de passer un texte dans la moulineuse du FALC pour en ressortir avec une version facile à lire et à comprendre ?

Pourquoi c’est une erreur ?

Comme n’importe quel travail de traduction, le contexte est important. On ne traduit pas une tirade de Shakespeare avec les mêmes mots que ceux d’un sketch de Gad Elmaleh… La langue, le public, le contexte, l’époque comptent.

Le FALC demande au moins autant d’attention, sinon plus. Car il ne s’agit pas d’une traduction mot à mot, mais d’une transcription.

Non seulement, le contexte est important, mais il faut encore identifier les objectifs de votre document. Faites-vous de la communication pour faire connaître votre service ou entreprise ? Attendez-vous une action de la part du lecteur ? Est-ce un document essentiel pour l’informer de ses droits ?

Sans compter qu’il faudra encore chausser vos super lunettes pour démasquer le vrai destinataire de votre document… Et c’est là qu’on réalise souvent qu’il n’en a pas qu’un seul.

Comment l’éviter ?

En comprenant, d’abord, en quoi consiste votre rôle lorsque vous confiez une « traduction de texte en FALC ». Il est possible (voire préférable) que votre expert(e) vous pose des questions et vous demande d’identifier tous ces éléments ensemble.

Vous pouvez déjà préparer vous-même cette étape en amont, pour gagner du temps.

Vous éviterez surtout cette erreur en comprenant que, si on vous dit :
« 60 pages de document normal = 20 pages de document FALC »…
…c’est qu’il y a un problème. Il n’y a rien d’automatique dans une bonne transcription. La longueur du document final peut donc varier.

Maintenant que vous connaissez les trois pièges à éviter, vous pourrez gagner du temps à chaque fois que vous aurez besoin de faire transcrire un document en FALC.

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