Quels sont les bons pictogrammes pour le FALC ?

Vous finissez de rédiger ou traduire votre document en FALC (facile à lire et à comprendre), il vous reste à illustrer, compléter et faciliter la lecture par les illustrations adéquates. Mais où chercher le bon pictogramme FALC ? Et lesquels choisir ? Comment savoir si ce sont les bons pictos pour votre document ?

Si vous n’êtes pas sûr(e) de bien maîtriser le choix des symboles, lisez ce qui suit avant de lancer votre recherche. Vous pourriez même ne plus avoir besoin d’une banque de pictos FALC par la suite…  (On vous en donne quand même quelques-unes au besoin.)

Rappel : qu’est-ce qu’un pictogramme ?

C’est un dessin. La représentation figurative d’un objet, d’un lieu, d’un élément vivant ou d’un message.

Ces symboles uniques sont en quelque sorte la plus vieille forme de communication écrite qu’on possède, des hiéroglyphes à certaines écritures actuelles qui jouent encore sur la représentation. D’ailleurs, étymologiquement, pictogramme signifie « écrire en peignant » ou « la lettre peinte ». C’est l’association du latin « pingere » (une forme conjuguée du verbe peindre, qui donne « picto ») et du grec « gramma » (la lettre, le signe).

En résumé, le pictogramme est la base parfaite du facile à lire et à comprendre. Pour offrir une information visuelle évidente, il simplifie au maximum l’objet qu’il représente, pour qu’on le reconnaisse – idéalement – en un seul coup d’œil.

Pictogramme ou emoji : quelle différence ?

L’emoji est le plus populaire des pictogrammes.

On s’en sert aujourd’hui à toutes les sauces, dans nos communications personnelles et intimes, mais aussi dans le cadre professionnel et, surtout, dans les stratégies de communication digitale qui en usent et abusent. Nos « posts » sur les réseaux sociaux sont ponctués d’emojis, qui servent tantôt à forcer une émotion, tantôt à rythmer un texte un peu long pour encourager le lecteur pressé à tenir jusqu’au bout. C’est une arme de choix pour les marques en ligne, qui créent un rapport toujours plus émotionnel avec leur public.

Et elles ont raison ! Un emoji vaut n’importe quel type de pictogramme tant qu’il peut être compris. Cette étude de l’Université d’Ottawa appuie l’usage de l’image pour mieux faire passer un message, quitte à créer de nouveaux emojis, encore plus précis, pour que l’émotion représentée ne soulève aucune ambiguïté.

Le smiley qui sourit ou qui pleure pour ponctuer nos phrases, le pouce levé, ils font de très bons pictos quand ils aident l’interlocuteur à mieux recevoir et donc comprendre notre message.

Mais quid du picto-emoji pour le FALC ?

Devez-vous jouer sur les émotions de votre public « empêché » pour l’aider à comprendre votre message ? Peut-on glisser des emojis souriants ou contrariés dans une communication administrative ? Et tous les emojis sont-ils compris de la même façon, par tous les publics ?

C’est cette dernière question qui doit guider votre choix de pictogrammes.

Qu’est-ce qu’un bon pictogramme pour un document facile à lire et à comprendre ?

Le but du facile à lire et à comprendre n’est pas de susciter une émotion mais de répondre aux 3 critères qui font un bon pictogramme : compréhension, lisibilité, mémorisation.

Pour vous faire comprendre : limitez les interprétations

La première règle pour se faire comprendre, c’est de réduire les possibilités d’interprétation d’une image. Un bon pictogramme – et cela vaut aussi pour le choix des mots du FALC – doit avoir un seul sens. Pas de polysémie, au risque de voir votre lecteur partir du mauvais côté !

« Prenons l’exemple du symbole de la sortie de secours. Tout le monde le connaît aujourd’hui, c’est un signe international, avec un code couleur généralement établi. Mais c’est l’habitude qui en a fait un pictogramme compréhensible. En réalité, ce pictogramme n’est pas du tout cohérent.

Ce qu’on voit : un bonhomme vert qui court dans une direction. On lui indique la porte avec une flèche. Instinctivement, on devrait donc comprendre qu’il faut courir dans cette direction.

Or, dans une situation d’urgence, il faut justement éviter de courir. »

Carole Schumann, fondatrice de Com’Access et formatrice FALC

Pas besoin de varier, répétez-vous !

« Il a été prouvé qu’un enfant qui a déjà vu une forme une fois, est rassuré en la revoyant la fois d’après. Il va donc se diriger plus vite vers ce qu’il connaît. C’est notamment pourquoi la répétition est très utile dans vos communications en FALC. Un même pictogramme doit toujours représenter la même chose, pour que votre public sache immédiatement de quoi vous lui parlez et/ou ce que vous attendez de lui. »

Carole Schumann, fondatrice de Com’Access et formatrice FALC

Et pour l’esthétique ?

Ce n’est pas parce que votre pictogramme doit être simple et figuratif qu’il doit être moche. Bien sûr, vous avez le droit de choisir des dessins que vous trouvez esthétiques.

C’est un autre atout des pictogrammes : ils aident à aérer votre texte et jouent aussi – même s’il est secondaire – un rôle décoratif.

En faisant un bon usage de vos pictos, vous allégez l’expérience de lecture. Or, c’est capital pour des personnes confrontées à des difficulté de lecture au quotidien. Dyslexie, handicap visuel et handicap mental, certaines personnes s’éloignent de la lecture parce qu’elles savent l’effort à fournir. Les pictogrammes peuvent leur rendre un texte (enfin) attractif, même si c’est un document complexe sur le fond.

(Pour aller plus loin sur ce sujet, découvrez ici l’expérience de la littérature adaptée à tous les publics handicapés).

Le bon picto du FALC est donc :

  • Figuratif (pas abstrait)
  • Attractif
  • Simple (un seul sens à la fois)
  • Répété plusieurs fois dans la page ou le document

Un exemple de pictogramme FALC réussi

Vous ne voyez toujours pas dans quelle situation un pictogramme peut bouleverser vos communications ?

Voici un exemple, fourni par un agent administratif en banlieue parisienne.

Le département a constaté que de nombreux administrés ne répondaient pas à ses courriers sur le RSA. En questionnant les personnes concernées, une femme d’origine étrangère, a notamment expliqué que c’était son fils qui lui lisait les courriers. On lui a alors proposé de poser un pictogramme dans le courrier pour lui indiquer qu’il fallait qu’elle se déplace et aille prendre rendez-vous. Elle a compris et validé le pictogramme, soulagée : son fils absent, elle peut quand même ouvrir son courrier et comprendre ce qu’elle doit faire. Grâce à un simple dessin figuratif, cette personne a gagné une nouvelle autonomie.  


Comment savoir si un pictogramme fonctionne pour un public ?

Comme mentionné dans l’exemple précédent – et comme dans toute production en FALC – textes et pictogrammes doivent être testés et validés par des personnes en situation de handicap.

C’est le seul protocole de validation qui vous permettra d’obtenir le label du facile à lire et à comprendre.

(Ce n’est pas obligatoire avec le français simplifié, mais il reste toujours conseillé de vérifier auprès de votre public que ça marche bien).  

Où trouver les pictos accessibles pour le FALC ?

À présent, si vous cherchez une banque d’images, d’emojis ou de pictogrammes pour aller plus vite, vous pouvez bien sûr piocher dans les ressources accessibles et fiables comme :

Et vous pouvez surtout créer votre propre banque de pictogrammes. Pensez à sauvegarder tous les pictos ou emojis que vous utilisez et à les répertorier dans un dossier accessible par tous vos services concernés. En harmonisant ainsi vos références, vous vous assurez de toujours transmettre le même message. Le bon message.

Le bon picto, c’est donc celui que vous avez choisi, validé par vos lecteurs en situation de handicap, et que vous continuerez à utiliser sur la durée, à chaque fois que vous chercherez à illustrer la même idée ou la même action.    

Et n’oubliez pas les droits d’auteur ! Même un tout petit dessin doit sa création à quelqu’un !

N’hésitez pas à partager ici vos trouvailles en matière de pictos FALC.

Pour toute question sur les pictogrammes ou demande de formation sur le sujet, contactez-nous ici.