Vous savez que vous devez simplifier un document, mais vous hésitez sur le degré de simplification. Pouvez-vous rédiger (ou adapter) en langage clair ou faut-il aller plus loin et simplifier au niveau du Facile à Lire et à Comprendre (FALC) ? Ce qui exigera aussi une relecture par un certain public.
Ne faites pas votre choix par défaut !
Par exemple, évitez de raisonner en cherchant la solution de « facilité » : le langage clair a l’air plus simple que le FALC… Mais en réalité, ce sont deux pratiques différentes. Chaque « langage » a sa méthode, sa raison d’être, son public.
L’un vous demandera un travail de simplification, l’autre de clarification. Mais les deux exigeront une même préparation, où vous travaillez sur le fond et la compréhension du document pour vous avant de pouvoir l’adapter pour les autres.
Voici une liste de questions pour vous aider à déterminer si vous avez besoin de langage clair ou de FALC.
Votre public-cible
- À quel public s’adresse vraiment le document ?
C’est la base, dans le monde de la communication : on commence toujours par identifier son public-cible. Mais au lieu de se demander comment l’atteindre pour lui vendre un produit, on se demandera plutôt comment l’atteindre dans ses possibilités de lecture et de compréhension d’un document. Basique.
Ce document doit-il parler au grand public ou précisément à un public spécialisé ?
Partant de là, on peut commencer à affiner le profil de nos lecteurs.
On vérifie à qui on parle en se demandant par exemple : est-ce un public avec un haut niveau d’éducation, des diplômes, une expertise dans un domaine équivalent à celui de notre document (juriste, technicien/technicienne, ingénieur, professionnel de santé…) ?
Est-ce un public avec un plus faible niveau d’études ?
La majorité des personnes dans notre public parle-t-elle (et lit-elle) couramment le français ?
- Y a-t-il des personnes en situation de handicap parmi les destinataires ?
En entrant dans le détail de notre public, on se demande aussi s’il y a des personnes avec un handicap intellectuel ou avec des difficultés cognitives parmi les destinataires. Si c’est le cas, vous aurez sans doute besoin de vous orienter vers du FALC.
La complexité du contenu
Rédiger (ou adapter) en langage clair ou en FALC sont deux exercices différents. Mais on peut s’accorder à dire que le FALC demande un degré de simplification supplémentaire.
- Le sujet est-il très technique ou spécialisé ?
Le langage clair vous permet de conserver une certaine nuance, il s’adapte à des sujets grand public, ou permet d’adapter des sujets techniques et pointus à des lecteurs qui n’en sont pas du tout spécialistes.
Parfois, vous pouvez avoir un sujet « simple » en apparence, mais ponctué de concepts difficiles. En langage clair comme en FALC, il faudra prendre le temps (et la place) de les expliquer.
- Est-ce qu’il suffit de simplifier le langage pour vous faire comprendre ?
Pouvez-vous produire votre contenu avec des mots d’usage courant et des phrases courtes ? (C’est bien sûr valable pour les 2 méthodes). Ou avez-vous aussi besoin absolument de visuels et/ou de pictogrammes pour vous assurer que le message passe ?
Qu’en est-il de la structure de votre document ? Si elle est dense et complexe, vous allez devoir la refondre, en vous mettant à la place de votre lecteur : qu’est-ce qui a du sens pour cette personne, à ce moment précis de son parcours de lecture ?
Là, vous identifierez mieux aussi le degré de simplification à apporter.
Format et diffusion
Cette contrainte peut influencer assez tôt votre choix de travailler en FALC ou en langage clair.
Un document FALC est écrit en grosses lettres, très aéré et illustré. Cela veut souvent dire qu’il faut plus de papier, si vous travailler sur un support imprimé.
En format numérique, cependant, vous pouvez offrir à la fois un document « classique » et sa version adaptée en langage clair ou en FALC, en les rendant disponibles sur la même page.
Enfin, il reste une question essentielle à vous poser avant de trancher :
Quelles sont vos capacités à produire ce document ?
- Votre équipe est-elle formée ? A-t-elle les compétences nécessaires ?
La rédaction en FALC ou en langage clair exige des connaissances spécifiques et une pratique régulière ou récente.
- Avez-vous accès à des personnes directement concernées ?
Pour qu’un document soit réellement FALC, il doit être relu, compris et validé. À la fois par des experts (des référents au sein de votre équipe, par exemple) mais aussi et surtout par des personnes en situation de handicap intellectuel. Sans ces relecteurs et relectrices, votre document ne répond pas aux règles du Facile à Lire et à Comprendre. Vous l’aurez sûrement écrit avec les meilleures intentions du monde, mais c’est une perte de temps si vous ne vous assurez pas à la fin que votre public le comprend.
Cela suppose aussi un certain délai de production, qui intègre toutes les étapes de préparation, rédaction et relectures avant publication.
Si vos équipes manquent de pratique ou que vous souhaitez vous former, consultez nos formations au langage clair et au FALC.
Si vous n’arrivez pas encore bien à identifier vos besoins, vous pouvez aussi nous contacter pour établir ensemble ce qu’il vous faut.